« Putain de m*rde ! » Furent les seuls mots qui s’échappèrent de ma bouche lorsque sortant de ma douche encore ruisselante, je me rendis compte de l’heure qu’il était. Trop tard… Qu’importe le temps, qu’importe le moment, j’étais en retard et pour de bon. Mon patron allait gueuler, mes collègues m’en voudraient de déserter autant de fois, mon poste. Mais, j’avais une bonne raison cette fois-ci, avouable ? Hum, en toute sincérité… Non. Hier, après une longue et interminable journée de travail, après avoir pris le temps de passer par chez Lukà, après m’être pris le plus humiliant des refus de sa part, après m’être arrêté à ce bar, boire un ou deux verres… J’ai fais quelque chose d’insensée. N’allez pas rire de moi, mais qui peut se venter d’être dans les toilettes d’un bar pourri de la ville, de se demander comment rejeter cet idiot qui n’arrête pas de vous draguer, et se retrouver, la seconde suivante dans sa chambre, dans la même position ? Personne… J’étais folle. Je devenais folle, j’abusais un peu trop de substance illicite, à moins que ce ne soit les verres dans ce bar, quoiqu’il en soit je n’avais aucun souvenir de mon trajet du bar à chez moi, aucun souvenir de comment j’avais fais cela. Pour ne pas perdre la tête, pour ne pas imaginer le pire… J’ai bu, encore. Toujours.

P*tain de mal de crâne.

Trop vulgaire, la gueule de bois, je devais me dépêcher afin d’arriver au moins à temps pour commencer mon travail, quitte à rentrer plus tard ce soir, je m’en fichais bien, j’avais besoin de cet argent. C’est dans une agitation pas possible je finissais de m’habiller avant de claquer la porte derrière moi, la crainte qu’à tout moment je ne me retrouve encore dans cette pièce sans me soucier de rien. J’arrivais au travail avec une demi-heure, les lunettes de soleil sur le nez tant la lumière m’éblouissait affreusement. Il était là, ce patron grincheux, sans sourire, et vieux porc à ses heures, me regardant pointant du doigt les cuisines. Qu’il en soit ainsi… Je grognais alors que je commençais ma plonge, les écouteurs coincé dans mes oreilles, tentant de refoulé ma nausée matinale. C’est le coup sur mon épaule, qui me rappela de l’heure qu’il était, c’était Joe, un collègue qui me rappelait l’heure. « T’as pas ta pause ? » Pause une pause ? Depuis quand j’avais une pause. M*rde Susie ! Comment l’oublier, je devais manger avec elle ? Je finissais ma pile remerciant d’un mouvement de la tête Joe, qui ne manqua pas de rajouter. « Tu t’es éclipsé rapidement hier soir, une conquête ? » Hein ? Je sentis mes joues s’empourprer alors que je passais nonchalamment une main dans mes cheveux. « La porte de derrière ! » Voilà que je mentais… Je fis un effort monstre pour m’éclipser le plus rapidement possible.

En retard…

« Eleà ! » dit-elle au loin, agitant sa main alors que j’arrivais enfin à son niveau, bien heureuse de voir un visage allié. Susie n’était en rien l’archétype de la meilleure amie, mais je me sentais étonnamment bien avec elle, c’était simple. Je ne lui avouais pas tout mes traquas, surtout concernant Lukà, qui je dois avouer m’obsédait longuement, nan. Mais elle était là, puis elle avait quelque chose de différent, de naturel, de réconfortant. Allez savoir pourquoi ! Je lâchais un léger sourire quand j’arrivais à son niveau, ne pouvant m’empêcher de grogner contre le martèlement de mon crâne. J’embrassais sa joue tout en l’écoutant me dire. « T’as pas l’air en forme. » Je ne pouvais rien lui cacher, à personne aujourd’hui. Posant mes lunettes sur mon crâne, je soupirais longuement. « Mauvaise soirée. » Dis-je sans me compromettre avant de la regarder. « Rayonnante, comme toujours ! » Je voulais son secret, mais je commandais avant quelque chose, même si la fin ne justifiait en rien les moyens et que ma nausée persistait bien malgré moi. Je commandais, une salade comme toujours, observant du coin de l’œil Susie. C’était officiel, j’étais folle…

« Oh, euh, merci. » Je n’ai jamais été doué pour les compliments, les trouvant parfois hypocrite envers certaines personnes, parfois ridicule en vu de la situation, pourtant avec Susie, c’était tellement naturelle. Elle rayonnait toujours, portant une robe dés qu’un rayon de soleil venait lécher notre peau, alors que nous nous trouvions en Irlande, loin de la chaleur des pays du sud. Nan, elle était comme cela, d’une fraicheur étonnante et parfois je me mordais la langue pour ne pas lui poser la fameuse question, comment ? Comment faisait-elle pour être aussi rayonnante. Une salade en main chacune, nous avancions de sorte à se poser tranquillement pour manger notre repas. J’osais espérer que ma gueule de bois cesserait rapidement, effaçant par la même occasion l’expérience catastrophique de la veille, à moins que ce ne soit l’abus de substances qui me poussent à avoir des hallucinations. Je devais vraiment arrêter mes conneries. Sa voix me sortit de mes réflexions personnelles, m’obligeant à la regarder. Je ne savais comment lui répondre, ni même si j’étais dans la mesure de lui donner une réponse qu’elle attendait, ou non. « Bon, si tu veux en parler … » En parler ? Que dire déjà… je suis folle Susie, je me suis retrouvée en l’espace d’une seconde à un endroit ? Où ça doit être le bédo que je venais de prendre, je ne savais pas moi-même. Que pouvait-elle faire ? J’évitais son regard, alors qu’on trouvait un endroit plus calme. Mon cœur se noua quand je vis l’endroit, assez particulier je dois dire…

Puis mes pensées se tournèrent vers ma mère, cette femme que je n’avais jamais connue, qui me mit au monde, m’abandonnant par la suite. Je ne connaissais rien d’elle, ni même les causes de mon abandon. Étais-je un si mauvais enfant à ma naissance, avait-elle des problèmes ? Mon cœur se noua sans que je ne puisse faire quoique ce soit. « Tu es sure que ça va ? » Me tournant vers elle, je plongeais mon regard dans le sien, clair et si expressif. Elle n’a jamais été du genre à tourner cent ans autour du pot pour poser une question. Parfois une force comme une faiblesse. J’aimais cette touche dans sa particulière, cela la rendait bien plus vraie que certaines personnes que je côtoyais au quotidien. Je n’allais pas vraiment bien et cela depuis un bout de temps. Perdu, déchirée en deux… Il me manquait une part de mon être, celle qui appartiendrait éternellement à Lukà, cette part que j’appréciais dans mon existence, cette part qui me donnait une véritable raison. Mais, il me glissait entre les mains, je perdais peu à peu espoir que nous nous retrouvions comme avant… Puis le reste… Ce reste qui fait de moi quelqu’un de bizarre d’étrange. Je secouais la tête négativement, lui donnant que la moitié d’une réponse. Le silence est d’or… Alors qu’elle se débâtait avec sa salade, je laissais échapper un rire, alors que j’ouvrais la mienne avec beaucoup plus de facilité.

Le silence s’imposa de lui-même, en partie par ma faute, chose très rare pour Susie qui ne pu s’empêcher de prendre la parole. « Je te raconte pas à quel point Lindsey est pénible en ce moment. On dirait un dromadaire, avec sa bosse énooorme sur son ventre, et elle est de mauvaise humeur ! Je sais bien que quand on est enceinte, on a ses humeurs, mais quand même. J’ai l’impression qu’elle va finir par me poignarder rien qu’avec ses regards. » Parfois, elle parlait pour deux… Je me tournais vers elle, alors que je me sentais presque dans l’obligation de lui dévoiler ce qui me chagrinait le plus. Elle n’était pas forcement la mieux placé, mais ce fut naturel, presque normal… Me pinçant les lèvres, je regardais cette salade sous mes yeux, lui trouvant une étonnante couleur… « Bon appétit quand même. » Je relevais la tête, croisant son regard… « Bon appétit… Hum… Je suis folle. » Me contentais-je de lui dire alors que je relevais le regard vers elle… Elle me regarda avec ses yeux ronds, me rendant compte que je venais de trop en dire, mais après tout, si je ne parlais pas je deviendrais folle, si je parle je suis folle. Un peu plus où moins, je ne voyais pas la différence. Me tournant entièrement face à elle, je tenais fermement la cuillère en plastique de ma salade, alors que la détresse se lisait sur mon visage. « J’ai des pertes de mémoire, ou je me fais un remake de ses séries américaines, mais hier, je ne me rappelle pas d’avoir fait le chemin du retour entre le bar où je suis sortie et mon appartement. » Je me mis à ricaner pour donner plus de légèreté à ce que je racontais, mais je ne m’en sentais pas plus en sécurité, loin de là. « Je sais ce que tu vas me dire… arrête de boire Eléa ! Ouai, mais c’est la première fois… Je suis folle ! » Timbrée, idiote… Folle, à mettre à l’asile… J’attendais la sentence, me trouvant ridiculement bête devant elle…

Je n’avais en rien l’habitude de me plaindre, je veux dire… Ces derniers temps, je ruminais plus pour moi-même les frasques de ma vie. Je n’avais plus de meilleur ami sur qui me poser, puis nous ne partagions plus grand-chose tous les deux, ce qui accentuait non sans mal cette morosité qui naissait chez moi. Quoiqu’il en soit, j’avais un problème et je ne savais à qui me confier. Susie était là, une jolie épaule sur qui me pencher, même si je trouvais cela déplacé de me livrer à elle comme dans un livre ouvert, de lui parler de mes problèmes. Qui voulait les entendre ? Personne… Je n’ai jamais été adepte d’une complicité quelconque avec les gens, je n’en avais pas besoin, puisque mon meilleur ami avait toujours été là pour ce genre de problématique. Mais, il me repoussait de manière déroutante, comme si tout cela l’importait, comme si je n’avais plus aucune place dans son monde, dans sa vie. Je bougonnais intérieurement, ressassant les paroles que je venais d’avouer haut et fort à cette amie dont la beauté faisait tâche en cette journée morose pour la fille que j’étais. Nombres de passants pouvaient se demander à nous regarder ce qui nous unissaient tant j’étais bien fade à ses côtés, mais quoiqu’il en soit elle me fixa… Était-ce une bonne chose ? Je n’en savais fichtrement rien. « Hum, des pertes de mémoire ? Alors que tu étais sobre ? » Dit-elle, alors que je la contre disait de suite. « Je n’étais pas réellement sobre, tu me connais… » Qui ne le savait pas ? Qui ne se doutait pas de mon léger penchant pour la boisson alcoolisée et les drogues parfois hallucinogène. Certes, je n’étais en rien un accroc, mais j’avais mes habitudes, qui empiraient dernièrement. Il est vrai qu’hier, seul un verre aurait pu provoquer ma perte soudaine de mémoire ?

Un mystère. Puis le silence engloba nos deux corps alors que je m’acharnais à manger ma salade, me rendant compte que je venais de faire une bêtise monumentale en lui parlant de la sorte. J’aurai du me taire et garder tout cela pour moi, la seule raison plausible, bien évidement. Sauf qu’elle tenta de m’aider, tout du moins je comprenais son comportement dans ce sens là. « Ça n’est arrivé qu’une fois ? » Dit-elle alors que je secouais la tête, ne me rappelant pas d’autres circonstances du genre. Enfin, de mémoire en tout cas. « Bon, si tu dis que ça n’est pas l’alcool, c’est sûrement autre chose. Je sais qu’il se passe des tas de trucs bizarres dans ce patelin, et peut-être que ça en fait partie. » Des tas de trucs bizarres. Elle n’avait pas tord, je n’étais là que depuis peu de temps, à peine six mois, mais je devais avouer ressentir une drôle d’impression, comme si ici à tout moment une étrange créature allait sortir de nulle part. Comme dans ses livres que j’aimais lire, attachés à cette fichue histoire d’amour improbable, me souciant du reste. Mais si le reste existait ! Voilà, que je partais dans des âneries pas possibles, nous étions en Irlande, loin des grosses productions américaines où le loup vient manger la jeune fille en détresse. Quoique, qu’est ce qui nous prouve le contraire. J’étais perdue, pire que cela, je venais à imager des bêtises pour me persuader que je ne suis pas folle. Je l’étais… Je fixais désormais Susie, incapable de savoir ce qui était bien, ce qui ne l’était pas. « Ce que j’essaye de dire. » Dit-elle afin de s’expliquer plus clairement, car finalement un flot de questions vinrent se bousculer dans mon esprit, me demandant si ce qu’elle me disait n’avait pas un rapport direct à ce qui venait de se passer, si elle ne savait pas quelque chose dont j’ignorais l’existence.

« C’est qu’il y a sûrement une explication pour ce qui t’es arrivé. Et que cette explication te paraîtra probablement complètement démente, mais qu’elle ne le sera pas, enfin ce sera vrai, et que ça ne veut pas dire que tu es folle, loin de là. C’est juste le reste du monde, de la planète, qui est fou. Et que tu ne dois pas te mettre dans des états pareils, parce que, d’une manière ou d’une autre, on va comprendre ce qui t’es arrivé, et que … » Dit-elle sans prendre le temps de reprendre son souffle. Elle réussit à me faire sourire, légèrement avant de voir dans son regard une volonté de fer pour m’aider. Ce geste me toucha bien plus que je n’avais imaginé, et silencieuse encore je la regardais, la remerciant silencieusement. « Ça va aller. Ne t’inquiète pas. » Je continuais de manger, me rendant compte que ce doute me rongeait littéralement de l’intérieur, que m’était-il arrivé. Afin de mieux comprendre, j’entreprenais un discours, explicatif… Tout du moins je tentais… « J’étais en colère hier, contre mon meilleur ami et la journée chaotique, j’ai bu un verre et un mec… Du genre lourd, voulait à tout prix finir la soirée avec moi, je me suis éclipsé dans les toilettes, ne voulant pas me retrouver avec ce mec… » Je relevais la tête vers elle, passant une main dans mes cheveux, relevant mes lunettes sur ma tête, afin de la regarder droit dans les yeux. « J’ai appelé Lukà, il ne répondait pas – comme toujours – puis la colère était là et je me suis retrouvée dans mon appartement. C’est… » Je me mordillais la lèvre, me rendant compte de l’idiotie de mes paroles. « Ce n’est pas normal de ne pas se rappeler du reste, je veux dire, je suis jeune pour avoir un Alzheimer. » Je la fixais longuement avant de dire une fois de plus. « Si tu me prends pour une folle, je te comprendrais, t’inquiète pas. » Je me pinçais les lèvres, soupirant fortement, lui avouer cela ne me rendait pas plus sereine, au contraire je prenais conscience du poids de mes paroles, elles furent déroutantes…

Tout se mélangeait chaotiquement dans mon esprit. Je savais au fond de moi qu’il y avait une raison logique à tout ce que je disais, que je pouvais expliquer cela, mais la seule raison qui me venait à l’esprit n’était en rien terre à terre. C’était étrange… tout était étrange depuis ce fameux jour où mon tout petit monde s’écroula, quand je pris conscience que je n’étais pas née à Londres, depuis que je savais combien mes parents ne l’étaient pas, depuis que la vérité me frappa de pleins fouet, sans ménagement. Tout était différent depuis que j’étais ici, à Clifden. Étrangement, j’aimais cette ville, parce qu’une part infime de mon être y voyait des origines, n’importe quelles origines d’ailleurs. Ma mère y avait vécu à une époque, je connaissais cette réalité. Cependant, je détestais cet endroit pour tout ce qu’elle avait changé en moi, en foutant en l’air ce monde déjà précaire que je me complaisais à avoir, par le passé. Mon meilleur ami, me filait dangereusement entre les doigts, j’avais beau me dire le contraire, me persuadé que tout recommencerait comme avant, il s’éloignait de plus en plus de moi, refusant la plupart du temps à m’adresser la parole. J’avais beau râler haut et fort, faire en sorte que cela ne m’atteigne pas, j’en souffrais dangereusement. Il me manquait terriblement, une part de ce que je suis réellement venait de me filer entre les doigts et j’étais terrifiée à cette idée. Le monde ne tournait pas rond et depuis fort longtemps, mais j’en pris pleine conscience qu’en ce douloureux moment. J’en payais le prix par ma folie ? Cette ville était étrange… J’en avais pratiquement la certitude…

Des signes, des impressions et cette manière que j’avais de me téléporter du boulot à chez moi. Je boguais légèrement sur place, n’entendant plus Susie près de moi. Elle semblait soucieuse, mais je venais de mettre le point sur un mot important. Téléporter. Nan ! Je ne pouvais décemment faire une chose pareille, ce n’était que dans les films et séries, que dans la tête des scénaristes en mal d’action. Je ne pouvais décemment faire une chose pareille ? Pourtant le mot venait de tomber dans ma bouche avec une telle facilité que je ne fus pas surprise de l’entendre. A vrai dire, intimement outre, le fait que je sois terrifiée à cette idée, je trouvais cela presque… Excitant. « Je sais que tu n’as rien de folle » Me murmura-t-elle alors que je sortais de mes songes, emprunte d’une peur, de la folie et d’une émotion que je ne connaissais pas encore. Quoiqu’il fût, je me retournais vers elle, soulagée dans un sens qu’elle ne me prenne pas pour une folle, même si l’expression de son visage ne me rassura pas pour autant. « Clifden est … Enfin, ce que je veux dire, c’est que … » Elle soupira fortement comme si elle s’apprêtait à me révéler un fait important, un fait dont elle connaissait l’existence, que j’étais seule à l’ignorer. « Est-ce que tu crois que … ce qui se passe ici, c’est … normal ? Je veux dire, des tas de choses arrivent ici, et la plupart d’entre elles sont tout, sauf rationnelles. Je ne crois pas que tu sois folle, je crois qu’il se passe quelque chose de … pas normal, et que tu viens de tomber dedans. » Un frisson parcouru mon échine alors que je prenais pleine conscience de ses mots.

Tomber dedans ? Comment cela était possible… Mon cœur s’emballa dans ma poitrine, alors que je tentais de faire le point. L’excitation précédemment ressenti disparu aussi rapidement grâce à Susie. Je n’étais pas encore prête à l’entendre. Pas prête à accepter l’inévitable à vrai dire, je… J’étais encore trop incertaine quand à l’issue de ma discussion avec elle. Je la fixais silencieusement, passant machinalement une main dans mes cheveux. « Pas normal ? » Répétais-je plus pour moi-même qu’autre chose. Mais le ton que prenait la jolie blonde prêt d’elle, eut l’effet de l’apaiser un instant, un court moment, sous peine d’exploser littéralement. « Ne t’inquiètes pas. On va essayer de voir ce qui se passe, de comprendre. Je crois que ce que tu racontes est réel. Peut-être que tu n’as vraiment pas fait le trajet. » Elle ne me prenait pas pour une folle et rien que pour cela, je me sentais soulagée, un poids se dissipant doucement de mon être comme par magie. Mais quelle magie ? Quoiqu’il en soit je la regardais un instant… « Tu penses que je ne suis pas normale ? » Dis-je doucement, prenant toute la conscience des mots, que je venais de prononcer, que je n’ai pas fais le trajet. De la téléportations, étais-je un monstre ? Les monstres existaient-ils réellement ? Toutes ses questions se bousculèrent dans mon esprit alors que je ne savais pas par où commencer. J’inspirais fortement, ne lâchant que le mot qui me trottait dans la tête. « Téléportation ? » Je retenais alors mon souffle, incertaine…