Vous voulez que je vous raconte quelque chose sur moi ? Et bien vous avez qu'à revenir plus tard ! Quoi comment ça je suis obligé de le faire ? Hum, z'êtes dingues de moi, pour ça que vous insistez ? Bon, d'accord, je veux bien vous raconter un peu ma vie. Ou ma mort. Bref, je me comprends. Disons que mon histoire peut être divisé en deux partie. La première étant ma vie, qui est totalement pourri, franchement et puis, la deuxième, mon existence, la meilleure chose qui me soit arrivé !

Voyons, je suis né dans une famille... euh, non pas une famille. Je reprends. Je suis né dans un hôpital. logique, non ? Héhé ! Ok, ok, un peu de sérieux. Bref, je suis né, c'est tout et pas tout seul, parce qu'il y a une tête d'oeuf qui m'a suivit quelques minutes plus tard. Je parle de princesse Kessy. Non c'est pas une fille, andouille. C'est un mec, et heureusement, j'aurais pas supporté d'avoir une soeur. Faut dire qu'il a pas été gâté par son prénom. Je remercie tout les dieux existants de la terre ou ailleurs, que ça ne soit pas tombé sur moi. Commencez pas à vous moquez de lui, sinon je vous trucide. Y a que moi qui peut l'emmerder et l’appeler princesse.
Bon continuions. Mes vieux, ont jamais trop été présents, bien trop occupé par leur boulot. Du coup on était un peu livré à nous même. Kessy a toujours été le plus doux de nous deux et je lui ai volontiers laissé le rôle de princesse à faire à manger et s'occuper de ranger le bordel que je foutais dans la maison. Moi déjà depuis petit, je me prélassais avec ma bière, mon coca à la main devant la télé à mater les catcheurs se taper dessus sur RAW. Un jour je voulais être comme eux, fort, robuste, que personne puisse faire quoi que ce soit contre moi. Et puis fallait bien que je protège Princesse. Oui car à l'école, je me bagarrais du coup assez souvent, car les autres gars embêtaient souvent Kessy. C'est bien pour ça, que la directrice convoquait mes parents pour leur dire que j'étais violent et indiscipliné. Je voulais même pas m'expliquer ou me défendre, car j'aimais leur taper dessus à ces idiots qui criaient comme des fillettes et allaient se plaindre dès qu'ils avaient mal.
Mais bon, si jamais je me blessais, et ça m'arrivait, alors Kessy était le premier à me prendre par la main et de m'emmener vite fait à la maison pour me soigner.
Je dois avouer que mon enfance est peut être les meilleurs moments de ma vie. Et non, je fais pas dans le sentimental. Bref, y avait quand même des gros mauvais côtés. Surtout les complaintes de mes parents, parce que pour eux, j'étais qu'un minable et un voyous à mon adolescence. Oui, c'était moi, qui rentrait ivre, à en vomir dans les escaliers pour que mon père s'y casse la gueule en allant chercher un verre d'eau dans la cuisine en plein milieu de la nuit. Mais c'est marrant de l'entendre hurler comme ça. Et c'était moi aussi, qui laissaient mes amis punk ou gothique débarquer à la maison pour en donner une frayeur à ma mère. Non en fait ce sont pas forcément mes potes, mais plutôt mes coups d'un soir à qui je faisais venir exprès pour en mettre plein la vue à mes parents. Des "amis" avec qui je m'isolais dans la vieille grange pour y prendre mon pied. Ouais des mecs. Problème ? Non, bien, car sinon c'est mon poing que vous aurez dans la gueule. Pas que je sois spécialement attiré par les mecs, mais y a plus qu'eux, car je haïs les filles. C'est déjà assez dur de devoir les voir quotidiennement dans la rue. Elles sont répugnantes et vicieuse. Je veux même pas que vous me touchez, pour moi les filles, c'est de la peste, faut pas m'approcher ! Pourquoi je les haïs tant ? ça vous regarde pas !!! Bon je reprends... puis c'est encore moi que les flics venaient ramener à la maison parce que je faisais des conneries dehors.
C'était le bon vieux temps, parce que j'adorais emmerder mes vieux. Après tout, ils n'avaient d'yeux que pour Kessy. Kessy par ici, Kessy par là. C'était Kessy qui avait des bonnes notes et encore Kessy à qui ils voyaient un avenir prestigieuse dans une université et qui allait devenir politicien, avocat, médecin, toutes ces conneries grandioses pour mes parents. Moi j'étais que celui, qui aurait pas dû être né, parce que Kessy était le fils parfait. Et je détestais ça aussi. Par moment je détestais mon frère, mais je savais que ce n'étais pas de sa faute, mais je ne pouvais pas m'empêcher à vouloir qu'il reste tranquille, qu'il fasse pas parler de lui. Je savais que si Princesse réussissait alors je ne serais plus rien. Encore moins que je ne l'étais déjà. Il était hors de question que mon frère se passe de moi.
Bref, j'étais pas destiné à grand chose, faut bien le croire. A mes dix-huit ans, j'ai même fugué de chez moi. Je suis aller squatter chez un de mes coups pendant quelque temps, coupant contact même avec mon frère. Mais c'était juste pour neuf jours, car après je suis revenu. Étrangement la présence de Princesse m'avait manqué. Par contre, mon père était entré dans une rage folle et ce fut la première fois qu'il leva la main sur moi. Et pour moi ça avait été non acceptable. J'étais dans une telle fureur, que je m'étais déjà reculé dans la cuisine à l'idée de m'y prendre un couteau, mais j'ai croisé le regard de mon frère et la peur que j'y ai lu, me calma aussitôt. Je m'en suis allé en claquant la porte. Princesse m'a suivit. Heureusement, car j'aurais pu faire une connerie...
Après cette nuit, je me suis un peu calmé. Juste dû fait à provoquer mes parents, car sinon rien n'a changé pour moi. De plus j'évitais de les voir, sortant quand ils devaient rentrer. Je les déteste et je sais que c'est réciproque. Alors quand deux ans après on nous annonça leur décès dans un accident de voiture en revenant de l'aéroport et bien je me suis isolé, car ça ferait bizarre de sourire devant le flic. Mais juste deux secondes, le temps de faire mon petit théâtre et de venir consoler mon frangin et de faire le nécessaire pour qu'on nous laisse tranquille. Après tout on étais déjà majeur et je me réjouissais d'hériter déjà d'une petite fortune qui me permettait d'aller vivre dans mon propre appartement. Mais je ne le fis pas, car j'avais ce foutu sentiment en moi de devoir rester dans la maison avec Kessy pour continuer à veiller à ce que celui-ci ne manque de rien. Je le voyais même pas pouvoir affronter la vie dehors. A cet instant, il était un poids sur mes épaules. Mais dès l'instant que je le vis à nouveau pleurer la perte de nos parents, ces conneries égocentriques disparurent et je redevins le frère qu'il fallait à la petite Princesse. Par contre, la première chose que je fis c'est de proposer à Kess de partir de la maison, de la vendre et de ce prendre un appartement à deux. Déjà parce que je pensais au fric, car la maison ça nous coûterait trop cher et on avait pas besoin de tant d'espace. Princesse accepta et je fis le nécessaire encore, faut dire que là je me sentais tout à coup bien plus responsable et adulte, surtout que mon frangin arrivait à rien. Presque que je devais le nourrir moi même pour qu'il avale quelque chose. Heureusement que quand je faisais exploser une marmite, ça le faisait rire. Mais je suis pas doué en cuisine, c'était le domaine de Princesse, ça. Alors je me contentais d'acheter des trucs à mettre au micro-onde, c'est plus simple. J'ai même pris un boulot, pas trop le choix, je voulais quand même être sûr qu'on ait assez d'argent de côté en cas de besoin. Je devins donc chauffeur de camion, travail de petit matin pour apporter les marchandises à différents magasins. Ceci me payais un peu et me laissais ma journée de libre pour faire dodo et ma soirée pour aller m'amuser. Heureusement car la vie que je menais étais pas du tout celle que je voulais. J'aimais pas être aussi dépendant, mais je me devais d'être sûr que Kessy puisse reprendre pied. J'espérais juste que ça ne dure pas trop longtemps et c'est pour ça que l'an prochain à l'inscription universitaire, je l'encourageais à reprendre ses études. En lu racontant qu'il devait pas se laisser aller, que c'était fait pour lui et qu'il en ressortirais diplômé, et ça haut la main. Oui, je faisais tout pour qu'il reprenne une vie, car moi, je voulais retrouver la mienne.
Mais au fond rien ne changea, que Princesse reprenne les études ou pas. Je pensais que ça me libérait un peu, mais ce n'était pas le cas. Alors j'ai fais avec et je n'hésitais plus à ramener les mecs à l'appartement, à se retrouver à moitié à poil devant un Kessy se cachant derrière son manuel, jusqu'à ce que je veuille bien me rendre dans ma chambre. Et j'adorais faire crier mes conquêtes, pour moi, mais aussi en espérant que Kessy en prenne envie et qu'il ramène aussi des gens pour prendre son pied. Car le voyant souvent dans ses livres, je me demandais souvent quand mon frangin pouvait avoir du temps pour du sexe. Et je ne me priais pas pour le lui demander. ça me faisait marrer de penser que Princesse ait encore rien vécu à son âge. Je m'étais amusé à proposer de le lui faire découvrir. Mais non je vous rassure, je suis pas taré à ce point. Quoi que... A voir ce que j'aurais fais, si Princesse aurait dit oui. Mais vu la tête que mon frangin à fait, il avait dû être horrifié par ma proposition et je finis par en éclater de rire.
Je sais pas si c'était à cause de ma blague, mais peu de temps après Princesse était un peu plus distant et finit même par demander à ce qu'on vive dans des appartements séparés. J'ai pas cherché à savoir plus, car depuis plus d'un an, c'était exactement ce que je voulais. On revendis l'appart et je laissa Kess en prendre un autre qui lui convenait. Moi je me suis trouvé un studio en centre ville, à en droit idéal, pas loin des boîtes de nuit pour que je puisse rapidement inviter qui je voulais. A 23 ans, je me sentais enfin indépendant. Je pouvais faire ce que je voulais, quand je le voulais. Ma vie se résumais bien au travail le matin, repos en début de journée et amusement le soir. J'adorais l'activité nocturne, je vivais la nuit, me rendant dans des boîtes gay pour éviter d'avoir des tronches horribles de filles dans mon champ de vision. Pendant plus d'un an c'était ainsi jour pour jour et je m'en plaignais pas. Enfin si. A la longue ça en devenait ennuyant.
Mais heureusement ceci annonça le début de la fin.
Un soir, vers les quatre heures du matin, je me dirigeais vers chez moi pour aller me changer et aller au boulot. Sauf que les choses ne se déroulèrent pas comme d'habitude. Je ne sais pas exactement ce que c'était sur le moment, mais je fus juste violemment projeté contre un mur. ça m'avait sonné sur le coup, mais j'ai quand même su voir ce mec tirer une balle dans la tête de celui qui visiblement m'avait attaqué. Et c'était dégueulasse de me retrouver avec des morceaux de cerveau sur moi, berk, je vous dis pas. Je me pensais dans un film de zombie là. Mais j'ai su par la suite que ce truc s’appelait une Goule, une mangeuse de viande humaine. Charmant. Ah oui, le type qui m'a sauvé, c'est Clark, un chasseur. J'étais quand même sur le cul à savoir que des créatures bizarroïdes existaient vraiment. Bref, Clark me ramena chez lui, soit disant pour vérifier que j'ai pas été contaminé. Heureusement pour moi, ce fut pas le cas. D'un côté, de savoir ces choses, m'effrayait pas pour autant. Au contraire, je lui posait plait de question, car tout cela m'intriguais. Je commençais à traîner avec ce Clark, regardant un peu ses affaires et incroyable, mais vrai, les vampires excisaient aussi. depuis le jour où je l'ai su, j'en fut tout de suite fasciné et intéressé. Ces créatures, qu'on voyait au cinéma et tout, étaient réel. Depuis lors, je n'avais plus qu'une envie. En devenir un.
Naturellement j'en dis rien à Clark, je faisait semblant de vouloir l'aider et il me parla des événements étranges qui se déroulaient en Irlande. J'avais jamais penser quitter mon pays, mais quand j'ai su que Clark comptait s'y rendre, je fis aussitôt mes valises pour le suivre. J'avais même pas l'intention d'en parler à mon frère, mais il débarqua quand je fis mon sac. Je comptais pas partir longtemps, juste le temps qu'il fallait, c'est tout. Et les questions de mon frère m’emmerdaient alors je lâcha la première chose qui me vint en tête, comme quoi je partais vivre avec un ami là bas.
Et je m'attendais pas du tout à ce que mon frère décide de me suivre, de tout plaquer juste pour moi. Je ne le sus pas tout de suite, juste une fois en quittant l'avion sur terre irlandaise. Putain, ça m'a foutu dans une de ces colères. Je le renvoya prendre l'avion pour le retour, mais Princesse m'écoutait pas. Tant pis, c'était son problème, pas le mien. Après tout j'ai pas demandé à ce qu'un toutou me suive.
J'ai trouvé rapidement un petit studio à Clifden, ville minable, mais c'était que du provisoire. Provisoire qui commençais à être long, vu que je suis là depuis trois mois déjà. Je vais sauter sur quelques détails pénibles, mais à ce moment, j'étais super distant avec Kessy car il me tapait sur le système. Je l'envoyais chier ailleurs. Oui, j'avais plus qu'une chose en tête. Changer. Ceci arriva quand je vis que Clark comptait aller décapiter quelques vampires. A ce qui paraît, ceux là veulent transformer des humains. C'était ma chance et je n'allais pas la laisser passer. Je suivis Clark... et je foutu son plan totalement en l'air. Bah oui, tant pis pour Clark, mais il se fit massacrer par deux vampires. Rien que cette vision... c'était... incroyable. Cette force qu'ils avaient. Un troisième sauta sur moi, mais je fis aucune résistance, disant rapidement, que je voulais faire parti des leurs, que j'avais rien à faire du chasseur qu'ils venaient de tuer parce que je ne l'avais qu'utilisé pour les trouver. L'un d'eux proposa de m'arracher la gorge, à cet instant j'ai quand même eut un peu peur, je l'avoue, mais le chef de ce petit trio en fut heureusement pas de cet avis. Il su que j'étais sincère. Et oui je l'étais.

Je me réveilla dans un endroit obscure et oppressant. Il me fallu quelques instants avant de me rappeler à peu près ce qui c'était passé. Et quelques minutes avant de rassembler assez de force pour me frayer un chemin dans cette terre et de la quitter. Par habitude j'inspirais longuement et rapidement, mais il était inutile car je ne respirais plus. C'est des moments assez flou, j'avais l'impression d'être une bête à ce moment là. Et j'avais surtout soif. J'entendis la venue de quelqu'un bien avant son arrivée. Ma vision avait changé, tout était bien plus nette et malgré l'obscurité de la pièce, j'y voyais clairement. Je reconnu le vampire qui m'avait mordu dans l'entrepôt. Il souriait. ça y était ? J'étais l'un des leurs. Je sentais tout ces changements, mais la faim que je ressentais était bien trop forte pour que j'y fasse attention. Le vampire m'aida à me relever et revint bien vite avec un verre rempli de liquide rouge bordeaux. L'odeur m'en fit perdre la tête, je sauta sur lui pour lui arracher le verre des mains. Je tomba sur les genoux et j'avalais à grande gorgée le contenu du verre. C'était la meilleure boisson que j'ai goûté jusqu'à présent. Bien mieux que tous les alcools que j'avais pu goûter, donc le goût me semblait tellement superflu maintenant. Je léchais avec frénésie le verre comme un fou, même mes mains encore sales à cause de la terre, tâché de ce liquide. J'en voulais plus. Je me sentais... exister. Puissant. J'étais près a aller tuer le premier être vivant qui pourrait passer devant moi. Mais on me retint. A ce qui paraît j'étais encore trop "jeune" pour que je sorte maintenant. Naturellement cette idée ne m'enchanta guère, mais celui qui m'a transformé devint mon mentor pour les deux prochains mois. Le temps que je m'habitue aux changements. Car tout était différent, même la perception de notre entourage. On entendait le cœur d'une biche battre à des kilomètres dans une forêt. Et on sentait surtout cette douce et attirante odeur du sang. On a du me tenir calme les premières fois que je sortis en ville à nouveau, car j'avais envie de sauter sur la première gorge qui se présentait à moi.
Mais maintenant cela va mieux, un peu, enfin j'arrive plus ou moins à me contrôler tant que ma faim soit rassasié. On m'apprit tout ce dont j'avais besoin de savoir, également à comment me méfier de ceux qui pourraient être des chasseurs, voire des sorciers ! Peu importe... j'étais enfin quelqu'un ! Et bien mieux que ces paquets de viandes, qui n'étaient rien, à part une nourriture abondante et surtout tellement facile, facile à manipuler.
Cela fait maintenant trois mois que j'existe. C'est maintenant que tout peut enfin commencer.