LIEU - La grande place SITUATION - La nuit était sombre. La simple lumière des réverbères et des bougies suffisait à éclairer toute la place. Des stands avaient été mis en place pour le plus grand plaisir des habitants de Clifden. Tout le monde était ravi. Chacun trouvait sa place entre les sucreries, les boissons, la table gigantesque qui avait été dressée pour l’occasion et quelques jeux pour les enfants de la ville. Le rire des enfants faisait plaisir à entendre et à voir. Les discutions fusaient de toute part et pendant un instant, personne ne pensait plus aux événements qui avaient bouleversé la ville quelques semaines auparavant.
La nourriture abondait. Les boissons coulaient à flot. Et personne ne remarqua la silhouette qui pénétrait dans la mairie à une heure aussi tardive. Il s’agissait tout bonnement du maire. Deux minutes ont passées et comme si tout avait été orchestré tout le monde s’est tu. Le silence absolu. Puis un cri de douleur, effroyable, vint secouer la population qui s’était amassée sur la place. Les regards en disaient long sur la terreur qui les animait mais personne ne parlait. La peur les avait-elle tétanisés au point de ne plus savoir prononcer un seul mot ?
Les minutes passaient. Chacun cherchait à retrouver ses proches. Mais sans un son tout devenait beaucoup plus difficile. Ils avaient tous la bouche close et le temps semblait passer si lentement. Personne ne savait ce qu’il se passait, mais une chose était sûre, même les plus téméraires était affolés. Fuyez mes enfants. Fuyez tant qu’il en est encore temps.
Les créatures, même les plus viles, étaient prises au piège elles aussi. Mais d’une toute autre manière. Etrange situation qui venait de se produire. Une marque étrange se dessinait sur leur bouche. Comme un fil qui venait bloquer leurs lèvres. Ils n’avaient pas le droit de parler, de bouger. Ils devaient rester dans l’ombre. Voila le message que cette sorcière voulait faire passer.
Deux heures plus tard Clifden retrouvait son calme. Les voix avaient été rendues. La prison d’air qui avait été dressée avait disparue. La seule chose qui n’avait pas changé était la mort d’une petite fille. Pauvre enfant, enlevée à son père il y a de cela trois semaines. Retrouvée par son géniteur pour la voir mourir devant ses yeux. Elle avait criée pour les autres. Pour leur faire entendre les atrocités qui se jouaient en coulisse. Mais personne n’a entendu.