I'm a cowboy on a steel horse I ride

I'm wanted dead or alive

Les miracles n'existaient pas. Du moins, elle s'en persuadait. La confiance ne revient jamais miraculeusement à cause de simples excuses stupides. Le cœur ne peut pardonner ce qu'il n'a pas oublié. Ces mots sonnaient si juste dans sa tête. Comme si tout avait été écrit. Prédestiné. Bien qu'elle n'ait jamais cru au destin. La vie, la mort. C'était tout. On ne meurt qu'une fois. La fois où l'on sent que la vie s'échappe de nous, que nos cœurs s'éteignent. Jugement infâme d'une faucheuse dissimulée sous sa cape noire, décidant de qui elle sauverait, qui elle tuerait. Pourquoi ? C'était une bonne question. Mais jamais la réponse ne viendrait aussi librement à nous. Les thèses sont nombreuses. Les hommes qui ont cru trouver une solution encore plus. Pauvres fous illuminés qui songeaient à gagner le pari contre le temps, contre la mort, contre le destin. « Ne rien toucher. » Simple murmure solitaire qu'elle se répétait, toujours, à chaque fois. Elle lui faisait confiance. Étrangement, pour la deuxième fois de sa vie, alors qu'elle s'était faite cette promesse, celle d'arrêter. La confiance ne lui faisait pas que du bien. Elle noyait son être. Mais c'était comme sa sœur. C'était sa sœur. Si elle devait avancer les yeux fermés sur un fil, les balles volant à sa droite, et à sa gauche, c'est Linden qui la guiderait. On dit qu'on ne choisit pas sa famille. Elle l'avait fait. Elle l'avait choisi, elle, parmi toutes les autres. Parmi sa propre famille biologique. Elle s'était réfugiée dans son cercle de protection, afin de le rendre plus fort. À deux, elles étaient redoutables.

« Est-ce que tu sais pourquoi tu te répètes toujours ça, encore et encore, Lin'? » Faible murmure, qui se rapprochait du sien. Question qui n'attendait pas de réponses, tout simplement parce qu'elle savait qu'il n'y en aurait pas. Elle avançait lentement, derrière elle, pour la couvrir. Habitude qu'elles avaient prise. L'une marchait toujours derrière l'autre. Précaution nécessaire. Et même plus que nécessaire. Vitale. Pas un bruit. Il ne fallait pas faire un seul bruit. Rien ne devait bouger. Elle devait rester silencieuse, calme. Observatrice. Tout son caractère. « Mais dans quelle merde on s'est embarqué ? ». Si seulement elle savait. Si seulement elle savait dans quelle merde elles s'embarquaient en permanence. « J'en sais rien. Mais je le sens mal. Cette histoire pue si tu veux mon avis. » C'était franc. Honnête. C'était ce qu'elle ressentait. Et Dieu seul sait à quel point elle gardait secret ce qu'elle pouvait penser au ressentir. Comme un joyeux qu'il faudrait protéger par tout les moyens possibles et imaginables. Elles marchaient. En suivant le plan de Linden. Mais des bruits de pas se firent entendre. Silence stressant perturbé par des abrutis aventuriers. « Qu'est-ce que vous faites là? ». C'était le plus mauvais moment pour arriver, décidément. « Dégagez. Vite. C'est pas le genre d'endroit où traîner. » rajouta-t-elle d'une voix plutôt autoritaire. Elle a vite compris qu'elles n'avaient pas le choix. « Et merde. » C'est pour ça qu'elle leur lança un regard assassin. « Bien. Continuons. » dit-elle, se remettant en chemin. « Et sans bruit. ».

Le chemin se poursuivit. Incroyablement silencieux. On aurait pensé se trouver dans un immense jeu. Un immense labyrinthe. Les couloirs se ressemblaient tous, et l'odeur était insupportable. Pourquoi est-ce qu'elles étaient venues ? Elle en avait même oublié la raison. La vrai question était : Est-ce que ça pouvait être pire ?