Et la lune, cachée par de noirs nuages, disparaissait dans le manteau de la nuit. Les bougies, entreposées ça et là, sur la grande place, éclairaient de leur lumière tamisée le cœur de Clifden. Les flammes, doucement agitées par le souffle de ces êtres, pressés les uns contre les autres, se consumaient dans une incandescence parfaite. J’étais venue pour faire bonne figure, pour me changer les idées, et, il fallait bien l’avouer, pour la nourriture gratuite. Un banquet, en l’honneur d’une fête ancestrale. Coutume irlandaises dont Clifden n’était pas oublieuse. Le temple des légendes urbaines se dressait devant moi. Assise, à côté de parfaits inconnus, j’écoutais les discussions sans trop y participer. Le corps était là, mais l’esprit était ailleurs. Je pensais à ce plan. Cet ingénieux calcul. J’avais tout pensé. Tout, jusqu’au moindre de mes mouvements. Jusqu’au moindre battement de mes cils. Et ce sourire, trop vrai pour être honnête, illuminait mon visage. Faux semblants. Voilà tout ce que j’étais. Une façade. Une étrangère à moi-même et aux autres. Mais je ne me morfondais pas. Non, je les regardais, un à un, et tout ce que j’éprouvais, c’était de la pitié pour ces êtres. J’avais leur vie entre mes mains. Ils ne savaient pas les pauvres. Insouciants ! Naïfs ! Vous ne vous doutez de rien, tapi derrière votre image. Et pourtant, si seulement vous saviez. Si seulement vous saviez qui j’étais réellement, votre regard, attentionné, doux, se transformerait d’un coup, d’un seul. Pupilles affolées. Lueur impossible de la compréhension. Mais dans votre délire incroyable, vous pensez tout savoir et vous ne savez rien. Tout ce en quoi vous croyez s’effondrera, bientôt. Je prenais mon mal en patience. La vengeance, aussi cruelle soit-elle, viendrait, tôt ou tard. En attendant, je mangeais ma salade, en feignant de m’intéresser à ce que me raconter mon voisin de table. Situation absurde dont j'étais prisonnière. Je hochais la tête sans trop savoir ce qu'il me racontait.

« Pourriez-vous me passer le vin s’il vous plaît ? »


Je mis quelques secondes à comprendre que c'était à moi qu'on parlait.

« Vous me donnez quoi en échange ? »

Il faisait nuit, Juliana avait décida de sortir, elle était seule, mais même si elle se faisait attaquer et elle ne pensait pas que ça arriverait, car elle n'avait pas vraiment d'ennemi, ou alors elle ne le savait pas ce qui était encore possible après tout, elle savait se défendre, c'était utile d'avoir des pouvoirs, mais elle ne s'en servait pas pour faire le mal. En effet, la jeune femme les utilisaient pour se défendre, ou aider les autres, et oui elle était comme ça. Juliana s'était habillé normalement, elle avait prit une veste, car il ne faisait pas aussi chaud que ça la nuit et qu'elle ne tenait pas à tomber malade, ce n'était pas vraiment le moment, quoique en faite ce n'était jamais le moment de tomber malade. Au bout d'un moment, elle finit par arriver à la grande place, une chose est sur on pouvait dire que c'était animé, il y avait des gens de tout age, de nombreux stands, la jeune sorcière observa les alentours, pour voir s'il y avait quelqu'un qu'elle connaissait, mais ce n'était pas le cas. Si seulement son petit ami avait été là elle aurait put y aller avec lui et au moins elle ne se serait pas sentit seul, mais bon il devait en apprendre plus sur sa famille et ça elle l'acceptait elle serait même prête à l'aider.

La jeune femme parcouru les divers stand et s'acheta un soda, elle aurait put prendre une boisson alcoolisé, mais ça lui disait rien pour le moment. Peut être qu'elle devrait aller parler à quelqu'un, ça serait bien de rencontrer des gens nouveaux, ce qui l'ennuyait c'était que quand se liait d'amitié avec quelqu'un et que c'était un humain comme les autres, Juliana devait cacher à cette personne sa vraie nature, et quand la personne en question le découvrait, elle pouvait réagir bien, c'est à dire accepter qu'elle soit une sorcière ou mal et fuir, ce qui était déjà arrivé malheureusement, mais bon il ne fallait pas qu'elle se prenne la tête avec ça. La jeune femme observait les enfants et se disaient qu'un jour elle aussi elle aurait une famille, mais ce n'était pas prêt d'arriver pour le moment, elle n'était pas encore prête.

Abhcan adorait la nuit dans Clifden. Il pouvait marcher et se déplacer à son aise dans les rues vides sans qu'on l'aborde. Il n'était pas obligé de cacher la faim dans ses yeux la nuit et c'était fort appréciable. Ce soir, c'était spécial. Clifden organisait une espèce de grande fête sur la place du village. De nombreux stands, et de la nourriture à volonté. Même pour n'importe quelle créature. En effet, la plupart des habitants de Clifden s'étaient rendus à la fête. Les enfants s'amusaient sur des jeux, les amoureux achetaient des pommes au sucre, les gens flânaient de stands en stands. Il apparaissait que tout le monde était ... heureux ?

Abhcan agit comme n'importe quel humain. Il marcha lentement autour de la place, faisant semblant de s'intéresser à ce que les marchands proposaient. Malheureusement, il ne mangeait plus de ce pain là. Il avait essayé au début de sa transformation d'avaler de la nourriture "normale". Il avait été prit de vomissements dans la minute même. Son estomac ne réclamait plus qu'une seule chose : de la chair humaine. Heureusement pour lui, la place était couverte de monde. Il ne lui restait plus qu'à trouver une victime. De toute façon, si personne ne lui convenait ce soir, il pourrait toujours aller se rassasié au cimetière. On avait enterré un cadavre il y a une semaine, ce serait toujours ça.

Il passa près des jeux pour enfants. Ils avaient l'air vraiment ... délicieux. Pour des amuses-bouches. Il n'y avait pas assez à manger sur un enfant pour une goule affamée et il se trouvait qu'Abhcan avait particulièrement faim. Il pensa à Jessica. Elle n'avait pas voulut le suivre ce soir. A priori elle n'aimait pas trop se mélanger excessivement au monde des vivants. Ca devait trop lui rappeler son ancienne vie, avant qu'Abhcan la morde et ne la change en goule, avant qu'elle ne meure et reste en vie à la fois. C'était vrai, Abhcan et elle n'avaient plus qu'une demi-vie, mais ce n'était pas le moment de penser à ça. Pour l'instant, la faim commençait à se faire sentir et il faudrait bientôt que la goule se nourrisse. Abhcan marcha encore un peu. Il avait repéré une jolie fille un peu plus loin. Elle semblait délicieuse à manger et il apparaissait qu'elle s'ennuyait énormément.

- Mademoiselle, puis-je vous poser une question ? Pourquoi êtes-vous venue ici si vous semblez vous ennuyer autant ?