ㄨCoté coeur : Et la dissection du tien, ça te dit?
ㄨPouvoirs & Armes : Nécromancien & perception de l'aura des personnes
Sujet: Leur avenir entre tes mains... [Shyann & Glenn] Lun 18 Avr - 17:51
La journée s'était annoncée sous de mauvais augures très tôt dans la matinée. N'importe qui aurait prédit que les nuages noirs qui obscurcissaient le ciel allaient crever. Cependant, pas une goutte de pluie ne s'était faite sentir. A l'heure du déjeuner, le soleil s'était fait violence pour montrer la radiance de ses rayons et c'était une chaleur pesante ainsi qu'un air sec qui l'accompagnaient. Les habitants de Clifden ne pouvaient être que ravis, en résultait les vagues de monde qui déferlaient sur l'immense parc, certainement l'un des endroits les plus verts de la ville. Une véritable ode à la nature, un retour aux sources pour grands comme pour petits.
Glenn O'Carroll y trouvait son compte lui aussi. Une heure était passée depuis qu'il s'était confortablement installé sur ce banc, à l'ombre d'un grand saule. Sa serviette en cuir était posée contre le dos du banc, son gilet d'homme négligemment jeté par dessus celle-ci. Il n'y prêtait pas la moindre attention, et se souciait peu de savoir si quelqu'un venait à éprouver la nécessité de s'asseoir alors qu'il occupait toute la place. Après tout, ce n'était pas les bancs qui manquaient en cet endroit. Il n'avait cessé d'observer la populace depuis son arrivée, activité qu'il appréciait particulièrement lorsqu'il avait du temps à perdre. Elle lui donnait l'impression de saisir des bribes de la vie de parfaits inconnus et il aimait à les comparer à la sienne, à se trouver des points communs avec eux. Il s'amusait à imaginer leur histoire et il devait en inventer une demi dizaine par jour sans jamais véritablement s'ennuyer. Ainsi il avait déjà décidé que le sac plastique que transportait cette vieille femme avec difficulté devait contenir des dizaines de boites de pâtée pour chat et qu'ainsi sa maison devait être un immense refuge à matous. Elle devait même certainement faire passer sa vie après celle de ces animaux qu'elle chérissait tant. Les deux adolescents qu'il avait cru voir chuchoter s'étaient peut-être fait passer de la drogue. Il était sûr d'avoir vu leurs mains s'entrechoquer plus d'une fois. Et puis, les ados drogués, il connaissait ça et en voyait au moins un presque à chacune de ses interventions en tant que maître de conférence.
Des cris d'enfants attirèrent son regard et il se figea. Une fillette et un garçon. L'image d'Arthur et Léopoldine lui vint en mémoire, ravivant un sourire sur ses lèvres. Il essaya de se les imaginer à leur place. Le garçon était plus âgé, une dizaine d'années tout au plus, et courait après la fillette. Environ l'âge de Léo, pour celle-ci. Son mignon petit Arthur poursuivant sa sœur, galopant les cheveux aux vents. L'image lui plaisait. Il se régalait de voir son petit dernier capable de jouer pleinement avec Léopoldine qui avait une légère tendance à ne pas prêter attention à lui. Il espérait du moins que leur relation allait évoluer et qu'ils seraient un peu plus proches qu'ils ne l'étaient à présent. D'un tout autre côté, si la sociabilité n'était pas à l'ordre du jour pour Arthur, la petite blonde quant à elle, n'en avait cure. Glenn pariait fort qu'elle se complaisait bien plus tout à fait seule dans son petit monde peuplé d'amitiés chimériques qu'avec des enfants de son âge en chair et en os. Il regrettait cette timidité apparente lorsqu'elle croisait des jeunes de son âge et qui n'était en réalité que le déguisement d'un désintérêt... total. La voir s'amuser avec ses camarades d'école, la voir les ramener à la maison était quelque chose qu'il aurait aimé qu'elle fasse. A la place de cela, elle préférait copiner avec des adultes. Il avait parfois du mal à comprendre sa fille. Elle discutait certes avec d'autres enfants, mais ne liait aucune véritable amitié. Il s'agissait plutôt de connaissances. Aussi loin qu'il cherchait en sa mémoire, il ne se souvenait pas qu'elle lui eut jamais dit qu'elle possédait une meilleure amie. Attristé, il soupira. Toute petite fille se devait d'avoir une meilleure amie.
Toujours occupé à regarder les gamins -qui se battaient désormais- il tâta le banc à l'aveuglette, récupérant le soda qu'il avait acheté à l'un des marchands ambulants du parc. La paille à la bouche, il aspira quelques gorgées et haussa les sourcils. Les parents des deux petits monstres ne semblaient pas daigner stopper la bagarre. Ils essayaient plus précisément de se renvoyer cette responsabilité qui consistait à lever sa couenne grillant sous le soleil afin de séparer les deux mioches. Et le spectacle était... consternant. Peut-être bien qu'ils allaient se séparer, eux aussi. Il loucha un instant sur son gobelet, mesurant la quantité de boisson qui lui restait. Une moue contrariée obscurcit légèrement son visage. Verdict: Très peu. Il en restait très peu.
Il jeta un œil rapide à sa montre. Shyann Madden ne devrait plus tarder à arriver. Et il tiendrait compte de l'heure à laquelle il serait présent. Il était impatient d'annoncer à l'étudiant la grande nouvelle qui changerait peut-être sa vie. Il était heureux aussi, que le jury eut accepté sa demande. Shyann devait rester à Clifden. Dans quelques années, il ferait des prodiges, il en était certain. Il n'avait jamais vu un gamin prendre autant de plaisir à travailler n'importe quelle matière, et si ce n'était là qu'un leurre alors il était aussi très bon comédien. D'ailleurs, était-ce possible d'apprécier la totalité des matières étudiées durant toute une année? Il était vrai, d'un autre côté, qu'il ne l'avait vu que deux mois. Peut-être n'était-il après tout pas le même ici que chez lui. Peut-être que vivre à Clifden l'avait révélé sous un autre jour. Oh, après tout, il se fichait peu du comportement de ce gamin. L'important était qu'il avait un merveilleux avenir devant ses yeux et qu'il allait faire le bien autour de lui. Inconsciemment, c'est ce qu'il espérait du moins... Parce qu'il avait saisi son aura et qu'elle lui était apparue floue. Parce qu'elle n'était pas complètement épurée. Il savait que cela ne voulait rien dire. Il savait qu'une infime minorité de la race humaine pouvait se vanter de se trimballer une aura des plus pures. Mais tout de même... Ne pas connaître ce qui faisait naître en lui ce léger sentiment de malaise -et de curiosité- envers un futur médecin ne le laissait pas de marbre. Sans doute son imagination travaillait-elle encore trop, mais il se figurait ce cas quasi impossible où le jeune homme qu'il allait sans doute former était en fait une personne au cœur obscurcit, voire un futur dangereux psychopathe endormi.
Sa gorge était sèche, et toutes ces idées saugrenues lui fichaient les jetons. Il décida que terminer sa boisson était peut-être la meilleure chose qu'il avait à faire pour ne plus penser à mal. Il ne put s'empêcher cependant d'être taraudé par un doute -et par la peur-. Il se retourna, la paille entre ses lèvres et leva les yeux. Un petit sourire illumina son visage. Il fit de la place à ses côtés et regarda de nouveau sa montre
« Bonjour Shyann. Vous êtes pile à l'heure -à une minute et trente secondes près-. Allez y, asseyez-vous! »
Il tira quelques restes de gorgées supplémentaires sur sa paille, créant par là même ce bruit agaçant et peu poli qu'il défendait à ses enfants de faire. Déçu, il haussa les épaules et alla porta le gobelet à la poubelle avant de revenir.
« Belle journée, n'est-ce pas? J'espère que vous avez pu profiter du temps. »
Peut-être espérait-il apprendre s'il était studieux au point de s'enfermer pour étudier même lorsque n'importe qui ne pouvait résister à l'appel du soleil, ou s'il n'était au final qu'un être humain normal comme la plupart des gens sur cette terre.
Sujet: Re: Leur avenir entre tes mains... [Shyann & Glenn] Lun 25 Avr - 0:32
Le soleil perçait à travers les rideaux de la chambre, venant chatouiller le visage endormi de Shyann. Pourquoi se faisait-il autant de mal ? Il aurait pu faire des études relax, ou se contenter de travailler à plein temps. Mais il avait un but et il lui était impossible de s’en détourner. Parce qu’il l’avait promis à Sacha et que seule cette promesse lui avait permis de remonter la pente. Que se passerait-il s’il la trahissait, comme ça ? Choisir la facilité ne devait pas le détourner de sa route, sinon il replongerait et cette fois, il n’était pas certain de revenir. Et puis, cette vie lui plaisait. Avant, il excellait en cours, juste parce qu’il en avait les capacités. Et la médecine ne faisait pas exception, loin de là. Cependant, ce stage lui avait ouvert les yeux et depuis deux mois, il avait découvert qu’en réalité, ce métier de médecin légiste pouvait réellement lui plaire. Peut-être parce que ça sortait du cliché du médecin normal. Au fond, Shyann n’avait jamais été du genre à prôner la normalité, et à bien y réfléchir, il n’avait jamais pu y mettre un seul pied. Les cadres étaient trop petits pour lui et il se réjouissait à l’idée de se faire sermonner à cause de son comportement. Et ce n’était pas ce médecin sexy qui lui servait de professeur et de maître de stage qui allait le pousser à se montrer plus sage. Au contraire, il était prêt à étaler son caractère imprévisible et exubérant, dans le seul but d’attirer son attention. Ce qui ne marchait pas toujours, du moins, Glenn ne semblait pas très réceptif à ses efforts. Pour le commun des mortels, le verdict aurait été évident : ce mec, en plus d’être un hétéro convaincu, ne s’intéressait pas du tout à lui. Mais qu’importe, Shyann n’était pas du genre à se laisser abattre. D’ailleurs, il avait rendez-vous avec le concerné dans une heure et il était grand temps qu’il se remue un peu, sinon il allait être en retard. Soupirant légèrement, il s’étira de tout son long avant de se lever. En vérité, il était encore fatigué mais l’idée de rejoindre Glenn dans le parc le motivait grandement. Ce rendez-vous promettait d’être divertissant. Un sourire étira alors ses lèvres tandis qu’il prenait ses affaires avant de sortir en chantonnant la dernière chanson qui était passée à la radio le matin même.
Une fois arrivé dans le parc, l’étudiant ne put s’empêcher de ralentir l’allure. Depuis qu’il vivait à Clifdren, ce lieu était sûrement celui où il préférait se rendre lorsqu’il voulait se détendre, voire faire un peu de sport avec son frère. Ces deux-là avaient toujours énormément d’énergie à dépenser et par conséquent, la plupart du temps, ils ne tenaient pas en place. Alors que rêver de mieux qu’un gigantesque parc naturel, où la nature leur offrait un immense terrain de jeu ? Mais malgré son excitation, il devait ne devait pas trop traîner, car l’heure tournait et il n’était pas sûr que son professeur apprécie les retards. Et puis, gagner quelques points pourrait peut-être mettre les chances de son côté. Parce qu’il n’était pas certain de pouvoir rester sage… Surtout qu’aujourd’hui, il ne voyait pas Glenn en cours ou au travail mais dans un parc. De ce fait, il ne pouvait s’empêcher de trouver cela plus intime… Même s’il savait pertinemment que, de son côté, l’homme n’avait pas du tout pensé à ça. Pourtant, loin d’en être découragé, Shyann arpentait l’allée d’un pas décidé, le cœur léger. C’était vraiment une journée magnifique. Peu importait l’issue de ce rendez-vous, le jeune homme n’avait plus grand chose à perdre. D’autant plus que la bonne humeur ambiante était plutôt communicative. Un sourire aux lèvres, il vit un petit garçon arriver en courant vers lui, poursuivi par un jeune chien qui jouait visiblement avec lui. Le gamin se mit à crier en voyant son camarade de jeux le rattraper et s’agrippant aux jambes de Shyann, il rit aux éclats en regardant l’animal gambader autour de lui. Amusé par la scène, l’étudiant glissa ses doigts dans les cheveux de l’enfant afin de les ébouriffer et voyant sa mère qui le cherchait avec un regard inquiet, il se baissa, se mettant à son niveau pour lui murmurer. « Hey dis-moi, mon grand, tu cours vite ? » Le petit garçon hocha fièrement la tête et cette réaction adorable lui arracha un sourire, alors qu’il ajoutait. « T’es cap de battre ton chien à la course ? Le premier qui arrive devant ta maman a gagné. Prêt ? C'est parti ! »
Un rire s’échappa de ses lèvres lorsque le gamin se mit à courir comme un fou en direction de sa mère. Sans hésiter, le chien s’était élancé derrière lui en aboyant joyeusement. Immobile, il les observa quelques secondes, avant de reprendre sa route. Cela lui avait rappeler bien des souvenirs. Parfois cette insouciance lui manquait… Parce qu’il n’avait pas pu la garder bien longtemps, sans doute. Reprenant ses esprits, il scruta les alentours et son regard se posa enfin sur la silhouette de Glenn. Ravi de voir son supérieur décontracté sur un banc, il eut du mal à se retenir de courir jusqu’à leur lieu de rendez-vous. Après tout, il ne voulait pas paraître excité à ce point, ça aurait été un peu pitoyable. Mais il marcha tout de même d’un pas rapide et le médecin ne tarda pas à le remarquer. En effet, lorsque leurs regards se croisèrent un sourire naquit sur le visage de son maître de stage et Shyann ne put s’empêcher de sourire en retour. C’était plus fort que lui, il le trouvait tellement séduisant lorsqu’il agissait ainsi. Et il ne manqua pas de remarquer que ce dernier lui faisait de la place à ses côtés sur le banc. « Bonjour Shyann. Vous êtes pile à l'heure -à une minute et trente secondes près-. Allez y, asseyez-vous! » En entendant le bruit que fit Glenn lorsqu’il aspira une dernière fois dans la paille de sa boisson, le jeune homme faillit éclater à nouveau de rire. C’était assez mignon, à vrai dire, de voir un adulte, si sérieux en apparence, agir comme un enfant. Pourtant, il ne releva pas ce détail, de peur de le braquer et de ne plus jamais le voir agir de la sorte. Alors que l’homme se levait pour jeter son gobelet, il s’assit sur le banc avec une nonchalance qui le caractérisait tant. Pour beaucoup, il aurait parut bien trop décontracté, même s’il rencontrait son patron en dehors des heures du travail. Mais lorsque l’on apprenait à connaître Shyann, ce comportement n’avait plus rien d’inhabituel.
« Belle journée, n'est-ce pas? J'espère que vous avez pu profiter du temps. » Oui, c’était une très belle journée même. Et le jeune homme se retint de lui dire clairement tout ce qu’il pensait d’une journée aussi chaude en sa compagnie. Il avait tout de même bien plus de tact que ça. D’autant plus que son enseignant n’avait pas vraiment le même humour que lui à ce sujet, il en était quasiment certain. Mais cette pudeur qu’il dégageait lui allait si bien qu’il ne pouvait pas vraiment considérer cela comme un défaut. « Je suis bien d’accord ! Ce temps me motive. Même si ce matin, rien ne présageait qu’il ferait si beau. Ce qui est étonnent parce que je suis surtout sorti en début de matinée, pour faire un peu de sport avec mon frère et ensuite j’ai révisé mes cours, au point de m’endormir dessus. Alors heureusement que le soleil m’a secoué, vous ne croyez pas ? Ça aurait été dommage de manquer ça… » Il était pratiquement certain que son interlocuteur ne saisirait pas l’ambiguïté de ses derniers mots mais qu’importe, il les avait plus prononcer pour lui même que pour transmettre un quelconque message. Mais cela ne voulait pas dire qu’il comptait se montrer exemplaire pour autant. Être sage, ce n’était pas vraiment son truc… Discrètement, il se rapprocha de Glenn avant de se pencher un peu vers lui. « Alors, quelle est la raison de ce mystérieux rendez-vous, dans un lieu comme celui-ci ? » Un sourire s’épanouit sur ses lèvres, même s’il n’était pas vraiment certain que son supérieur allait bien prendre cette proximité. Mais il n’avait pas vraiment le choix, il avait envie de tâter le terrain, c’était plus fort que lui. Au pire, il se ferait remettre à sa place. Après tout, il ne comptait pas le forcer à faire quoi que ce soit. En revanche, il admettait sans honte qu’il lui ouvrait constamment des portes, lui faisant quelques avances, en espérant une réaction de la part du médecin. En vain. À ses yeux, il n’y avait aucun mal à ça. Il était conscient qu’il finirait par se rendre à l’évidence et une fois épuisé, il arrêterait son petit jeu. Et contrairement aux apparences, il était conscient de foncer droit dans le mur… Mais c’était justement ça qui lui procurait tant d’adrénaline. Sans qu’il ne s’en aperçoive, sa main se posa juste à côté de la cuisse de Glenn et il s’appuya instinctivement sur ce bras, parfaitement à l’aise, ne réalisant pas à quel point son attitude était désinvolte. Enivré par cette chaleur estivale, il ferma un instant les yeux, laissant les rayons caresser son visage, tout en douceur. Vraiment, cette journée aurait pu être parfaite, si seulement ce mot avait réellement pu exister.
HJ - Désolée, c'est pas terrible, je me suis laissée emporter par mon blabla (x J'espère que t'auras quand même de la matière pour répondre @___@